James Lamont (28 avril 1828 – 29 juillet 1913) était un explorateur et auteur écossais, particulièrement connu pour ses voyages dans l’Arctique en 1858-59 et 1869-71 qui ont fait l’objet de ses deux livres, Seasons with the Sea-Horse (1861) et Yachting in the Arctic Seas (1876). Il était membre de la Geological Society of London et de la Royal Geographical Society. Il a été député libéral du Buteshire (1865-68) et a été fait baronnet en 1910.


Les débuts de sa vie :
James Lamont est né le 28 avril 1828 à Knockdow, Toward sur la péninsule de Cowal en Argyll, de Jane (née Chrystie) et Alexander Lamont (1784-1861), avocat, lieutenant-colonel dans la milice de Bute et laird de Knockdow. Son grand-père, également James Lamont, était un agriculteur réputé. James a fréquenté le club de Rugby puis l’Académie militaire d’Édimbourg. Il a servi dans le 91e régiment des Argyllshire Highlanders en 1846-48 et fut d’abord basé en Afrique du Sud.
Un important héritage lui permit alors de démissionner de l’armée et de se consacrer aux voyages ; cet héritage provint du demi-frère illégitime de son père, John Lamont (1782-1850), en tant que plantations de sucre exploitées par des esclaves à Trinidad dans les Antilles. James Lamont a hérité de plusieurs plantations à Trinidad qu’il a conservées ainsi que du domaine de Benmore près de Dunoon, en Écosse qu’il a vendu pour 17 000 livres sterling. À la mort de son père en 1861 il hérita également du lairdship de Knockdow.


Voyages et écrits :
Selon l’universitaire C. Leah Devlin c’est le livre de 1820 de William Scoresby, An Account of the Arctic Regions, qui a inspiré à Lamont l’idée de voyager dans l’Arctique. Lamont effectue son premier voyage dans l’Arctique en 1858 et visite plusieurs endroits de l’archipel du Svalbard (Spitzberg) à bord du voilier Ginevra.

Il passa notamment l’hiver sur l’île Edge. C’était un marin « d’exception » mais il écrivit plus tard que le Ginevra s’était avéré « faible et inadapté » pour traverser les glaces. En 1859 il retourna dans la région d’Edge Island à bord de l’Anna Louisa, un navire conçu pour la chasse au morse, et en 1862 il visite la Nouvelle-Écosse et le Labrador. Selon ses nécrologies parues dans le Times et pour la Royal Geographical Society, le but premier de ces expéditions était la chasse : le morse, le phoque, le renne, l’ours polaire et le tétras.


Après sa brève carrière parlementaire James Lamont se fit construire la goélette Diana. Ce trois-mâts à vapeur, adapté à la navigation dans les mers arctiques, fut lancé en mars 1869. Pour plus de solidité la coque était recouverte de bois d’écorce de gommier australien. Il entreprit trois ou quatre voyages arctiques en 1869-71 avec la Diana ; il retourna à l’archipel du Svalbard, explora Jan Mayen dans la mer du Groenland, le groupe de Novaya Zemlya et la mer de Kara ainsi que des îles de la mer de Barents telles que l’île Kolguyev. Il tenta en vain de localiser la « Terre de Wiche » que le chasseur de phoques britannique Thomas Edge prétendait avoir observée en 1617 mais dont la localisation et l’identité avaient fait l’objet d’un débat à la fin du XIXe siècle. Lamont affirmait qu’il s’agissait de la première expédition à utiliser un navire à vapeur dans cette région de l’Arctique. Lors de ces voyages ultérieurs il était accompagné du chirurgien Charles Edward Smith et de l’artiste et botaniste amateur William Livesay.



James Lamont a décrit ses voyages dans l’Arctique dans deux ouvrages destinés à un public populaire : Seasons with the Sea-Horse (1861) et Yachting in the Arctic Seas (1876), ce dernier étant illustré et édité par Livesay. La notice nécrologique du Times décrit les volumes comme une « lecture intéressante » et A. G. E. Jones dans la notice du dictionnaire Oxford de biographie nationale de Lamont, les décrit comme des « livres agréablement écrits » qui popularisèrent le thème de l’Arctique.
Il a également voyagé dans d’autres régions, notamment lors de longs voyages de chasse en Méditerranée (1863-64) et en Afrique du Sud ainsi que lors de plusieurs voyages aux Antilles entre 1850 et 1889 afin de superviser ses intérêts commerciaux.
Il fut membre de la Geological Society of London et de la Royal Geographical Society (1861) dont il démissionna en 1887 ou vers 1898. Parmi ses correspondants figurait Charles Darwin.


Carrière parlementaire :
James Lamont fut député libéral du Buteshire en 1865-1868. Il remporta le siège lors des élections générales de juillet 1865 après s’être présenté deux fois sans succès aux élections générales de 1859 et lors d’une élection partielle en février 1865. Il se retira lors de l’élection générale suivante. Pendant son mandat il soutient le Church Rates Abolition Bill, les tentatives de rétablissement de l’Église d’Irlande, les droits des dissidents et l’élargissement du droit de vote.


Vie privée :
En 1868 il épousa Adelaide Eliza Denys, fille de Sir George William Denys. Ils eurent deux fils et une fille. Son fils aîné, Norman, se lanca dans la politique et fut un entomologiste amateur. Son fils cadet, Alexander, fit partie du régiment des Gordon Highlanders. Il mourut au combat à Dargai (Pakistan) en 1897 et 1907. Sa fille Augusta, travailla au département de zoologie de l’université d’Édimbourg.


En 1870 il consolida ses domaines de Trinidad en vendant un et en en acquérant deux autres. Il construisit plus tard une usine à Palmiste pour les pouvoir les gérer tous. En 1907 il transféra la gestion de ses domaines de Trinidad à son fils Norman. Au moment de sa mort son domaine écossais était décrit comme étant de plus de 6 000 acres et il possédait également une maison à Londres, sa résidence principale lorsqu’il n’était pas en voyage. Il était président de la Clan Lamont Society et membre senior de la Highland Society of London.

Il a été fait baronnet le 16 juillet 1910.


Il décéda à Knockdow le 29 juillet 1913 à l’âge de 85 ans après une longue maladie. Son fils Norman lui succéda mais il ne se maria jamais et la baronnie s’éteignit à sa mort. Augusta a publié une biographie de son père dans le Scottish Geographical Magazine en 1946 et a compilé un volume de « Records and Recollections » en 1950.

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